ACTUS

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Lyon pour le Bien Commun est une soirée de levée de dons pour soutenir le développement de 10 projets menés par des entrepreneurs sociaux sur le département du Rhône et la métropole de Lyon.

La soirée met à l’honneur des projets dans différents domaines de l’intérêt général, de l’éducation, de la formation, en passant par le handicap, la précarité, la réinsertion, la dépendance, la vulnérabilité, l’écologie, le développement durable et la ruralité.

Il s’agit soit de projets “pépites” en phase de lancement ayant déjà des preuves de réussite, soit de projets ayant un besoin réel et fort de financement pour poursuivre leur développement.

Pour vous inscrire :

https://lyon.lanuitdubiencommun.com/

Notre rapport d’activité 2021 est dès à présent disponible.
Vous pouvez le télécharger ici ou le consulter sur ce lien.
Bonne lecture !

Témoignage de Marie Mitterrand, administratrice de la fondation

 

YARA signifie « les enfants » dans une langue du Sahel, le Haoussa.
Les enfants vulnérables dans le monde, leur éducation, leur formation et leur accès à la culture et aux sports, sont la priorité de cette fondation pilotée par Marie Mitterrand depuis sa création en 2006 par le promoteur immobilier Les Nouveaux Constructeurs.
Née en 2006, la Fondation d’entreprise Les Nouveaux Constructeurs devient en 2015 la Fondation Yara LNC sous égide de la Fondation Caritas France.


Depuis sa création en 2006, la fondation Yara LNC soutient des actions éducatives du Valdocco à Argenteuil et à Lyon.

Le partenariat avec Le Valdocco est né de la rencontre entre Marie Mitterrand et Jean-Marie Petitclerc en 2003.
Depuis cette rencontre, la fondation Yara LNC a soutenu plus d’une dizaine de projets éducatifs du Valdocco.

Très récemment, le projet Des clics créations a vu le jour grâce au partenariat avec Yara LNC.
« Des clics créations » est une action éducative qui a fait appel à des artistes et des compagnies culturelles, pour permettre aux adolescents de s’initier et de se sensibiliser à différentes pratiques artistiques.

« Des clics créations » : des ateliers culturels tout au long de l’année 2019 à Laurenfance.

33 adolescents et jeunes adultes (internat, accueil de jour, anciens de Laurenfance) ont ainsi pu co-produire des créations artistiques.
Parmi eux, 22 étaient en situation de décrochage scolaire et en risque de marginalisation.

Au programme des ateliers :

  • Médiation corporelle et expression des émotions : pour permettre aux adolescents de mieux ressentir leurs corps, tout en apportant une certaine coordination entre les membres du groupe.

  • Le Street Art : pour permettre aux adolescents de s’initier aux techniques des arts de rue en co-réalisant une fresque. La dimension de partage et de plaisir partagé a été perceptible sur l’ensemble des séquences.

 

 

 

 

 

 

  • L’expression et le Rap : pour permettre aux adolescents de découvrir les techniques qui régissent l’écriture du rap, se les approprier, acquérir son propre style, jouer avec les mots et les sons, découvrir les rimes et s’amuser avec les tournures des phrases.

  • Education à l’image et galerie de portraits : pour permettre à chaque adolescent de s’exprimer sur la façon dont il se perçoit, au travers d’un travail photographique sur le thème du regard.

  • Création d’une B.D : pour permettre aux adolescents de construire ensemble une histoire, créer des personnages et un univers, tout en s’initiant aux techniques du dessin et de la sérigraphie.

Les missions de la fondation Yara LNC s’étendent au-delà de nos frontières.

Education, formation et accès à la culture et aux sports sont aussi les priorités de la fondation Yara LNC dans des pays défavorisés comme le Niger et l’Afghanistan.

Au Niger, la fondation a créé et gère 4 établissements avec deux ONG, Matassa et Esafro : deux internats (un à Zinder et un à Niamey) pour enfants ruraux vulnérables, une école primaire et un centre de formation professionnelle pour adolescents déscolarisés.

L’action de Yara LNC au Niger permet à 400 enfants et jeunes issus de villages isolés de poursuivre une scolarité complète et régulière à la fin du primaire et au secondaire car les collèges se situent loin de leurs lieux de vie et, sans famille pour les héberger à proximité, leur scolarisation y est impossible.

La parité filles/garçons est strictement respectée dans les deux internats. Les recrutements sont couplés à des actions de sensibilisation à l’éducation des filles dans les villages, l’objectif étant de sensibiliser les parents et tous les villageois, afin de lutter contre la déscolarisation des filles et le mariage précoce, une calamité au Niger où 77% des filles sont mariées avant 18 ans.

Enfin, la fondation suit et aide les internes bacheliers qui suivent ensuite un cursus universitaire.

En Afghanistan, Yara LNC vient en aide aux enfants d’une ethnie très défavorisée, les Hazâras, qui font l’objet de diverses discriminations et sont en butte à l’hostilité d’autres ethnies. La fondation y soutient une école pour enfants en difficulté, ainsi qu’une classe pour enfants malentendants.

 

En 14 années d’existence, Yara LNC a permis la scolarisation et la formation de nombreux enfants en France, au Niger, et en Afghanistan, entre autres, un engagement solidaire et durable.

Le Valdocco est donc très heureux d’être parmi les partenaires de la fondation.

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Le 17 octobre 2019, Le Valdocco Lille a reçu pour son projet Tactic Pro le prix « Insertion des jeunes », le prix « MEL toi du Territoire » et le prix « Coup de cœur du Public » lors des Lauréats de la Diversité organisés par le Réseau Alliances lors de l’édition 2019 du World Forum for a Responsible Economy. Retour sur cet événement qui a mis en lumière une belle initiative du Valdocco.

 

Depuis 3 ans, le Réseau Alliances et le Réseau d’échange organisent un concours pour récompenser l’engagement sociétal d’associations, d’entreprises et d’institutions de la Région Hauts-de-France. Pour cette édition 2019, 8 associations et 4 entreprises étaient représentées pour concourir pour 4 catégories :

  • « Ils s’engagent pour l’accompagnement des adultes »
  • « Ils s’engagent pour la réussite éducative »
  • « Ils s’engagent pour l’insertion des jeunes »
  • « Les entreprises s’engagent pour l’inclusion et l’égalité des chances »

En lice dans la catégorie « ils s’engagent pour l’insertion des jeunes », Armelle Mougenot, Directrice du Valdocco Lille, a dû convaincre le public en 3 minutes de voter pour Tactic Pro. Lancé en 2017, ce projet a pour objectif d’accompagner les jeunes du Valdocco dans leur orientation professionnelle à partir de la 4e pour qu’ils aient une orientation choisie et leur éviter un décrochage potentiel ou supplémentaire.

« Notre objectif est d’agir en complémentarité avec ce qui est proposé aux jeunes au collège et au lycée. Là où Le Valdocco a une vraie valeur ajoutée, c’est sur la partie développement personnel et découverte de soi. Nous aidons les jeunes à cibler qui ils sont, leurs forces et ce vers quoi ils veulent aller. Et nous venons nourrir cette réflexion par une découverte du monde professionnel. » (Armelle Mougenot)

 

Grâce à cette présentation, le Valdocco Lille a remporté trois prix : le 1e prix dans sa catégorie, le prix « MEL toi du territoire » remis par la MEL pour les associations œuvrant dans les quartiers prioritaires et le prix « Coup de cœur du Public ». De belles récompenses pour ce nouveau projet du Valdocco qui rayonne actuellement au Valdocco Nice et bientôt à Argenteuil et Lyon !

 

 

 

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C’est un adolescent passionné par le football. Comme tant d’autres de son âge. Une passion qui pourrait le détourner de sa scolarité ? Au contraire.

Jérémy* a pourtant de grandes difficultés à l’école. Difficultés qui n’ont pas manqué d’altérer les relations aux adultes et le climat familial. Tellement que cela a amené une mesure de placement au titre de l’Aide sociale à l’enfance. Au lieu de remplir son obligation scolaire en allant au collège, Jérémy va chaque jour dans un accueil de jour, un lieu dédié à la remédiation scolaire, pour des adolescents confiés par la Protection de l’enfance considérés comme “décrocheurs”.

Au sein d’Adoval, accueil de jour du Valdocco à Argenteuil, la passion de Jérémy pour le football est considérée avec intérêt par les équipes éducatives. Cette passion peut en effet être le support d’une pédagogie “de contournement”, que d’autres appellent “pédagogie du détour”. Une manière de mettre les jeunes au travail sans qu’ils aient l’impression de travailler. Autour du thème du football, Jérémy a pu apprendre beaucoup : la Coupe du Monde a été un sujet de choix pour aborder la géographie, les drapeaux, l’histoire et la culture de différents pays.

Cet exemple illustre combien, au Valdocco Adoval, la pédagogie est centrée sur les jeunes eux-mêmes. Il s’agit de partir de leurs réalités et de les considérer dans leur globalité : « Quand on dit jeune on le prend dans toute sa subjectivité : en tant que sujet qui réfléchit qui a des émotions, un jeune qui a un parcours, des choses acquises même s’il ne sait pas nous dire où il en est dans son apprentissage. »

Cette posture pédagogique, qui irrigue les pratiques du Valdocco, ne donne pas de recette toute prête à utiliser, ni un ensemble de postulats rigides à suivre à la lettre. La relation personnelle et la connaissance des éléments de curiosité d’un jeune sont des clés pour avancer : « je peux très bien faire quelque chose qui fonctionne entre moi et ce jeune-là mais la même chose ne fonctionnera pas entre vous et ce même jeune », précise Liliane.

De cette manière de faire découle une feuille de route riche en enseignements, tant sur le plan éducatif en général, que sur le plan de la lutte contre le décrochage scolaire. Ici, partir de la curiosité première d’un jeune et de ses centres d’intérêts à permis d’ouvrir progressivement vers d’autres apprentissages et d’apaiser les relations.

* le prénom a été changé

Quelques clés pour être un enseignant médiateur

Voici quelques points de repères, que Liliane, enseignante pour la deuxième année consécutive à Adoval, valorise dans sa pratique quotidienne et qu’elle a bien voulu nous faire partager.

Un temps d’accueil tu consacreras

« Quand je rencontre un jeune, la première chose à faire c’est l’accueil”. C’est un moment de partage et d’échange mais qui permet aussi à l’enseignant d’analyser et de trouver le fil conducteur qui permettra de proposer un projet adapté à chacun. En dehors de la première rencontre, Liliane souligne que l’accueil c’est aussi tous les jours, à chaque rencontre avec le jeune.

Un cours avec plusieurs scénarios tu prépareras

Dans un enseignement « classique », un enseignant prépare son cours et le fait. C’est à l’élève souvent de s’adapter à ce cours. A Adoval, il faut avoir plusieurs méthodes, plusieurs outils parce que ce que l’on a préparé peut ne pas fonctionner.

Ton rôle de médiateur tu rempliras

L’enseignant qui travaille au Valdocco Adoval est avant tout un médiateur enseignant. Il s’agit d’apprendre au jeune ce qui est implicite à l’école, tout ce qu’il n’a pas compris et que l’enseignant du collège n’a pas eu le temps d’expliquer et qui pourtant sont des automatismes nécessaires.

Le temps tu le géreras

« Il faut gérer le temps, les vibrations dans la salle, les encourager tout le temps… »

Connaître le temps de concentration des jeunes est essentiel pour ne pas les mettre en difficulté. L’idée est de ne pas donner des choses faciles, mais de s’adapter à leur rythme.

La finalité de chaque exercice tu expliqueras

Expliquer le but, la finalité de chaque activité facilite l’adhésion des jeunes. Comme pour les dictées : « Les jeunes en décrochage n’aiment pas écrire, il y a des jeunes qui arrivent ici qui n’écrivent jamais et pourtant qui font des dictées à Adoval ». Car on prend ici le temps de détailler les objectifs de l’exercice : travailler sa concentration, l’étude de la langue, acquérir des mots du vocabulaire…

 

En France, le diplôme d’éducateur spécialisé a plus de 50 ans. Face à la crise que l’éducation traverse aujourd’hui, il y a à inventer de nouvelles manières de penser ces métiers et d’en former les acteurs. Une réflexion primordiale, à laquelle contribue le Valdocco au niveau européen. L’association est partenaire d’Educ’Europe, un programme européen soutenu par Erasmus + qui rassemble pendant trois ans cinq équipes universitaires et trois institutions socio-éducatives pour définir les contours des métiers éducatifs de demain.

 

Vers une nouvelle professionnalité

Créer un certificat universitaire, (Certificate of Advanced Studies), menant à terme à la construction d’un nouveau Master européen (Joint Master) d’éducateur. L’ambition d’Educ’Europe n’est pas mince et vise d’« accompagner les professionnels de terrain vers une nouvelle professionnalité, aux frontières de l’éducatif, de l’enseignement et du soin ». Et le chemin relativement long, car trois ans sont nécessaires pour poser les premiers jalons de ce certificat.

Première étape attendue bientôt : la publication d’un lexique sur la crise de l’éducation pour mieux en cerner les problématiques, à l’échelle européenne et commencer à identifier des pratiques porteuses de résultats qui peuvent orienter le mode de formation des éducateurs. Un travail porté par l’Université Paris 8, en collaboration avec quatre autres universités : l’Université du Luxembourg, le University College London, l’Università Milano Bicocca et l’Université de Paris Ouest Nanterre.

 

Un dialogue entre pensée et pratiques

Ce travail n’est pas qu’une réflexion entre universitaires. C’est aussi un lieu de rencontres et d’échanges de pratiques. Aussi, l’Université Paris 8 a associé trois organismes socio-éducatifs au programme Educ’Europe : une coopérative sociale italienne, l’Ecole nationale pour adultes du Luxembourg (anciennement « Ecole de la deuxième chance ») et le Valdocco. Toutes les trois ont déjà accueilli l’ensemble des membres du programme pour une visite et une présentation de leurs actions.

Les rencontres amènent au dialogue entre pensée et pratiques, entre nationalités, disciplines et langages. Pour les équipes du Valdocco, c’est une occasion de prendre du recul et de nommer de façon plus précise et questionnée ce qui relève du geste éducatif et de la posture professionnelle. C’est également une occasion de partager des pratiques de référence. « Le Valdocco a apporté de ce point de vue deux contributions importantes : l’une sur la gestion de la violence, basée sur le travail de l’internat Laurenfance, et l’autre sur le décrochage scolaire », précise François Le Clère, directeur général du Valdocco.

« Dans nos échanges, c’est la relation éducative qui est au premier plan » ajoute François. « Dans les problématiques complexes de l’éducation aujourd’hui, cette dimension relationnelle est essentielle pour aider les jeunes à grandir. ». Les savoirs formels peuvent contribuer à ce que les éducateurs progressent dans cette voie. Cependant, beaucoup de compétences clés sont des compétences psycho-sociales, parfois délicates à identifier et à transmettre. Les acteurs du programme Educ’Europe s’attachent précisément aujourd’hui à mieux cerner la teneur et la dynamique de ces apprentissages pour qu’un plus grand nombre puisse y accéder.
Rendez-vous pour un prochain point d’étape en 2020 !

Pour en savoir plus : http://www.educeurope.eu/

 

 

 

 

Une année d’études inachevée et le désir de “faire du social” : c’est de là que part Mehdi l’année dernière quand il frappe à la porte du Valdocco. Il nous raconte ici sa découverte de l’association, son engagement en tant que volontaire en service civique, son intégration dans une équipe aux profils variés, et son cheminement vers de nouvelles perspectives professionnelles.

 

“Faire quelque chose dans le social”

Tous les ans, le Valdocco recrute des volontaires en service civique dans ses quatre sites : Argenteuil, Nice, Lyon et Lille. Des jeunes entre 17 et 25 ans se joignent alors à l’équipe d’éducateurs et de bénévoles. Ils sont un maillon précieux de la chaîne humaine que constitue le Valdocco dans les quartiers prioritaires, auprès des enfants et des jeunes.

Mehdi, un jeune homme de 18 ans, ne connaissait pas le Valdocco mais en cherchant à faire un service civique, il tombe sur une annonce de l’association : « Je sortais d’une année d’étude que je n’ai pas achevée, je me sentais mal, je n’avais pas passé mon bac l’année dernière, et je voulais faire quelque chose dans le social, j’ai donc répondu à l’annonce service civique du Valdocco ».

Trouver sa place dans une équipe

C’est ainsi que Mehdi rejoint l’équipe niçoise en octobre 2018. Il travaille au quotidien avec  des éducateurs spécialisés, des stagiaires, des bénévoles, le coordinateur et le directeur du Valdocco de Nice. Un travail d’équipe apprécié par Mehdi qui trouve rapidement sa place : « Nous avons souvent des réunions, et on est encadré et accompagné », confie-t-il.

En tant que service civique, Mehdi participe aux différentes missions : l’animation de rue, la relation avec les familles et l’accompagnement des jeunes. Il affectionne particulièrement les missions du pôle animation où il accompagne notamment les plus jeunes de 6 à 11 ans au sein du centre de loisirs ou pour les sorties : « je suis assez sportif et c’est important de partager ça avec les jeunes, ils aiment qu’on joue avec eux tout le temps ». Au contact quotidien des jeunes, Mehdi découvre l’accompagnement, l’animation, les relations avec les familles. Et cette expérience va déterminer son parcours.

“Il ne faut pas attendre que les jeunes viennent vers nous”

Au delà de la simple découverte des métiers du social, le service civique au Valdocco a été comme une révélation pour Mehdi. Aujourd’hui, il sait ce qu’il veut faire comme métier : « Ce que je veux c’est accompagner les jeunes, et les ados, parce que moi je suis passé par des moments difficiles et il n’y avait personne pour m’aider ».

En découvrant le métier d’éducateur spécialisé au Valdocco, et en participant aux différentes missions, Mehdi a particulièrement apprécié d’aller vers les jeunes pour les accompagner.  « Quand j’étais mal au lycée, je n’allais pas forcément vers la conseillère d’orientation »  explique-t-il. « Ce qui est important, c’est d’aller vers les jeunes et non pas attendre que les jeunes viennent vers nous, parce que quand on est ado et qu’on va mal, on ne va pas vers les gens. C’est ce que j’aimerais faire, aller vers les jeunes et les aider ».

Vers un nouvel objectif : devenir éducateur spécialisé

Cette expérience lui a ainsi donné l’envie et le courage de reprendre ses études pour passer son bac en candidat libre. Objectif : devenir éducateur spécialisé.

Pour réaliser cet objectif, il a pu compter sur le soutien du Valdocco qui lui a mis à disposition une bénévole. Depuis le mois de janvier, Mehdi se fait ainsi accompagner dans ses révisions. « Je n’ai pas passé mon bac l’année dernière, donc je ne sais pas trop comment réviser, la bénévole m’aide en me donnant un cadre, m’expliquant comment m’y prendre, et aussi dans certaines matières ».

Le service civique comme occasion d’échange réciproque

Benjamin Martinez, coordinateur du Valdocco de Nice, le confirme : le service civique au Valdocco est aussi l’occasion d’un échange réciproque entre le volontaire d’une part et l’équipe Valdocco de l’autre. Il explique : « Mehdi a été une ressource pour nous ; avec son dynamisme et sa motivation il nous a beaucoup aidés et soutenus, et nous avons pu l’aider dans son parcours, pour passer le bac ».

Pour Mehdi, cet échange lui a aussi permis de prendre un peu plus confiance en lui : « Au début j’étais très timide, assez réservé, ils m’ont permis de m’ouvrir. Mes proches l’ont remarqué d’ailleurs ».

“Je me suis senti important”

L’équipe niçoise l’a rapidement adopté, il s’est senti à l’aise car il a vite été responsabilisé : « Je me suis senti important, je participe aux réunions, je suis référent pour certains jeunes ». Mehdi parle humblement « d’une dette » envers le Valdocco : « C’était une période où je me cherchais et ils ont su m’accompagner».

Mehdi a répondu à une annonce pour un service civique au Valdocco Nice à une période où il se cherchait, où sa seule certitude était qu’il voulait faire du social. Dans quelques jours, il passe son bac, avec la détermination de faire des études d’éducateur spécialisé et travailler avec les jeunes plus tard : une belle ambition s’est construite et se concrétise grâce à un service civique.

Merci, bonne chance et bravo Mehdi ! Et avis aux candidats pour l’année 2019-2020 : rendez-vous sur la page “Nous rejoindre”, le Valdocco recrute de nouveaux volontaires en service civique.

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Le 11 janvier 2019, François Le Clère est devenu Docteur en Sciences de l’Education, après un parcours de recherche de plusieurs années au sein de l’Université Paris VIII. Sa réflexion porte un regard original sur la notion de décrochage scolaire. Un travail étayé par ses années de pratique en tant qu’éducateur spécialisé, mais aussi clinicien et intervenant en analyse de pratiques auprès d’équipes éducatives. Sa recherche s’ancre aussi dans son implication au sein du Valdocco dont il est aujourd’hui Directeur général.

Questions-réponses sur un itinéraire de réflexion et de recherche qui va de la pratique à la théorie… et revient à la pratique.

François, d’où t’es venu le projet de faire une thèse à propos du décrochage scolaire ?

En 2009, j’avais déjà une dizaine d’années de pratique auprès d’adolescents, en tant qu’éducateur en prévention spécialisée, et je désirais gagner en distance critique par rapport au travail de terrain. Les phénomènes de « désarrimage » ou de déscolarisation des jeunes me posaient question. C’était une préoccupation éducative forte des équipes et, en même temps, il me semblait que la notion même de « décrochage » méritait d’être interrogée.

Comment es-tu passé de la pratique à la théorie ?

Je suis passé d’une posture de « chercheur de l’intérieur », à la posture du doctorant, rattaché à l’Université. Pour autant, je suis resté très proche de réalités de terrain, empruntant les modalités de la recherche-action. Mes interventions en analyse de pratiques auprès de professionnels de l’éducation ont nourri ma réflexion, notamment dans le cadre des programmes de réussite éducative en Seine-Saint-Denis ou encore avec l’association Ecole et Famille.

Il y a bien des fondements ou inspirations théoriques dans ton travail ?

Oui, bien sûr. Ma formation en psychanalyse tout d’abord, qui explique que j’aie choisi de faire une recherche d’orientation psychanalytique, au sein du CIRCEFT, un laboratoire de l’Université Paris 8. Mais aussi bien d’autres références, comme les travaux de Janine Filloux sur la relation éducative, les travaux de Michel Foucault sur l’institution, la réflexion de Jean-Marie Petitclerc sur l’éducation et la pédagogie de Don Bosco…

Avec cet éclairage, comment analyses-tu cette notion de « décrochage scolaire » ?

La difficulté d’un grand nombre d’adolescents par rapport à l’institution scolaire est une réalité, et pour autant, la notion de « décrochage » est à interroger. Je montre dans ma thèse l’évolution des concepts dans ce domaine : le « drop out », « l’échec » scolaire, le « décrochage »… Ces évolutions sémantiques disent quelque chose d’une manière de voir qui peut aussi conditionner les pratiques, voire parfois les réalités elles-mêmes. Le mot même de « décrochage » mobilise les éducateurs d’une manière particulière autour de la situation d’un adolescent : ceux-ci le situent comme désaffilié alors que ces adolescents, précisément, cherchent la relation.

En même temps, tu explicites largement cette notion dans ta thèse ?

Oui et je propose d’analyser le phénomène et les parcours de décrochage sous trois modalités :

  • comme un mode de socialisation divergente ;
  • comme des modes d’apprentissages alternatifs à l’école ;
  • comme des impasses de la relation éducative.

Au fond, ce qui m’a mobilisé dans mon travail de thèse, ce n’est pas tant la question du décrochage en lui-même, que le décrochage comme un objet où se travaille le lien éducatif.

Pourquoi donnes-tu une telle importance à la relation éducative ?

La relation est un moteur fondamental pour grandir. Comme l’a souligné la philosophe Dominique Ottavi lors de ma soutenance, situer la question du décrochage dans le registre de la relation, c’est chercher à comprendre les dynamiques par lesquelles nous pouvons aider ces adolescents. C’est mettre à distance la tentation d’enfermer l’éducation dans des processus trop normatifs ou attendus. C’est aussi relativiser mythe de l’autonomie des individus que la société nous propose.

Que veux-tu proposer aux professionnels du champs éducatif ?

A partir de mon travail de thèse, j’ai envie de leur lancer deux invitations :

  • ne pas s’enfermer dans une dramaturgie du décrochage mais considérer cette délicate période comme une opportunité de croissance pour les adolescents, un passage qui peut être constructif.
  • intégrer pleinement dans le travail éducatif le temps passé à conjuguer et harmoniser leurs interventions, parce qu’on accompagne pas un adolescent de manière isolée mais forcément en lien avec d’autres. Dans cette complémentarité réside une clé de l’accompagnement.

[Propos recueillis par l’équipe comm’ du Valdocco]

« Croire en la jeunesse », c’est le titre du documentaire de Virginie Berda, réalisé à Argenteuil en 2018 et diffusé récemment sur la chaîne KTO Télévision, avec C TON FILM. Un titre en phase avec une valeur fondamentale du Valdocco : le regard de confiance que le Valdocco cherche à poser sur chaque jeune. Un regard important pour révéler les talents et diffuser l’optimisme, comme en témoigne la soirée-débat autour du film le 20 décembre.

Quatre jeunes filles, Bahija, Sarah, Kellin et Chaïma, montent sur la scène de la Maison de Quartier du centre ville à Argenteuil. On vient de projeter sur grand écran le documentaire tourné dans le quartier du Val Nord, et dans lequel elles occupent une place centrale. Interrogées sur cette expérience par Jean-Paul Malleret, administrateur du Valdocco, elles prennent la parole pour expliquer leur désir d’engagement citoyen et le parcours de création de leur association « Make you Smile ».

Parler sur scène devant une cinquantaine de personnes n’est pas chose facile et il y a quelques marques de timidité. Mais Bahija, Sarah, Kellin et Chaïma ont acquis une vraie capacité à s’exprimer et une force de conviction remarquée. En une année scolaire, aidée par les éducateurs, elles ont structuré leur réflexion, et initié des actions de solidarité, notamment en direction de personnes âgées puis de personnes vivant dans la rue. Elles ont créé une Junior Association, déposé des statuts et réparti les responsabilités. Elles ont démarré des actions de collecte de dons et annoncent leur participation aux festivités de Noël de la Ville d’Argenteuil où elles tiendront un stand de maquillage au profit de « Make you Smile ». Leur action s’inscrit dans leur environnement proche, dans lequel leurs familles tiennent une place importante mais aussi le réseau associatif local, comme l’association United.

Toutes témoignent de l’importance de leur appartenance au Valdocco. Leur désir d’engagement citoyen s’enracine dans leurs parcours personnels, souvent un sens de l’autre développé en famille dès l’enfance, mais aussi dans le lien avec l’association, qui a compté dès le plus jeune âge. Inscrites par leurs parents à des sorties, à l’accompagnement scolaire et à des séjours, la participation au Valdocco a permis d’aiguiser leur curiosité, leur ouverture au monde et une capacité à trouver des relais et des appuis pour mettre en actes leurs désirs. Les jeunes filles témoignent aussi de la confiance que donne le Valdocco, dans la mesure même où les éducateurs ouvrent des espaces de dialogue où aborder sans jugement les sujets qui les préoccupent. Le Valdocco est aussi un lieu où l’on crée des liens et où apprendre à faire équipe, quelles que soient les différences, y compris religieuses.

Leur engagement a marqué Virginie Berda, la réalisatrice mais aussi les familles, les bénévoles, les équipes et les amis du Valdocco venus dialoguer autour du film. Au sein d’un quartier où les jeunes n’ont pas « bonne réputation », où certains ont des parcours marqués par la délinquance, les jeunes filles de « Make your Smile » demandent à ce que soit faite la part des choses… et que soit reconnue et encouragée l’énergie positive qui habite ces quartiers.

Retrouvez le film « Croire en la Jeunesse » sur Youtube :

https://youtu.be/DckBlrMnu1Y?list=PLfw8Sr0HX4BlGDQurN0oNU4mwkppBTEIF

Retrouvez l’article d’Elodie, éducatrice spécialisée au Valdocco d’Argenteuil, à propos de « Make you Smile » :

https://www.levaldocco.fr/make-you-smile-approche-accroche-accompagnement-autonomie/