Elève à l’Ecole Polytechnique, Arthur Dupuis a effectué un stage de six mois au sein du Valdocco en 2017-2018. Intégré à l’équipe du Valdocco de Nice, il a été rapidement immergé dans les actions de terrain aux côtés des jeunes : animation de rue et accompagnement scolaire notamment. Il a aussi contribué à des missions administratives et financière, par exemple sur la recherche de fonds. Partage d’impressions d’après le stage…

Arthur, peux-tu nous faire partager un souvenir marquant au Valdocco ?

Une des choses les plus touchantes que j’ai vécues durant ce stage est l’accueil extrêmement chaleureux et joueur des jeunes. J’aurais pu en effet m’attendre à un accueil dur et difficile à gérer, mais au contraire il a été très simple par la facilité d’accueil dont fait preuve la communauté du Valdocco.

Y a-t-il de moins bons souvenirs ? Déroutants, éprouvants ?

J’ai trouvé assez difficile de m’intégrer dans la vie d’équipe dans les premiers temps. C’est peut-être du à mon absence d’expérience dans le milieu social, mais les premières réunions m’ont donné l’impression de retourner en stage d’observation de troisième et je me sentais parfaitement incapable d’accomplir les premières tâches qui m’ont été confiées. Heureusement, il n’est finalement pas trop difficile de prendre le pli rapidement.

Qu’est ce que ton stage au Valdocco t’a appris ?

Combien il est important de savoir écouter attentivement ce que chacun a à dire. Écouter s’apprend, et il faut alors savoir adapter ses actions à ce que l’on comprend de quelqu’un, et c’est particulièrement vrai quand il s’agit de l’éducation d’un jeune.
Un quartier est un écosystème, et après cette expérience et les nombreuses rencontres que j’ai pu faire, il me semble bien compliqué de faire des généralités sur ceux-ci comme on en entend souvent. Il me semble même que ceux-ci sont extrêmement plus riches en termes de diversité que n’importe quel autre lieu que j’ai pu fréquenter.
J’ai été particulièrement fier de m’intégrer dans cet environnement à Nice, non pas parce que c’est un environnement difficile, mais parce que j’y ai fait des rencontres extraordinaires.

Avec quel(s) trésor(s) repars tu du Valdocco ?

Je repars avec un souvenir ému des derniers mots que j’ai échangé avec les jeunes du Valdocco. J’espère avoir pu leur apporter autant que ce qu’ils m’ont apporté.

Un conseil pour les futurs stagiaires du Valdocco ?

Mon conseil peut sembler vague et pourtant je suis certain qu’il prendra tout son sens : prenez votre temps.

En quoi les jeunes et/ou les collègues du Valdocco t’ont permis de grandir ?

Ils m’ont énormément appris sur moi, sur la manière d’exercer l’autorité, sur la façon dont il faut écouter et agir en fonction. Il m’ont appris combien ils savent être talentueux et développer leurs talents, et c’est quelque chose que je souhaite pouvoir imiter.

Voilà un documentaire dont le synopsis m’a fait entrer dans la salle de cinéma ce dimanche matin à 11 heures….. « Comment faire en sorte que pédagogie rime avec plaisir de transmettre ? Comment des jeunes exclus du système éducatif, des « décrocheurs », peuvent-ils devenir des êtres créatifs, désireux d’apprendre ? Comment un lycée ou un collège peut-il constituer un lieu où liberté se conjugue avec responsabilité, où l’acquisition de savoirs va de pair avec l’apprentissage de la vie en société ? »

Et durant 1h30, je me suis vue avec nos jeunes de l’AJL même si le film montre des élèves qui restent dans un système de l’éducation nationale avec des projets innovants et ne sont pas accompagnés par l’éducation spécialisée.

Les questions soulevées sont au cœur de celles qui nous animent au quotidien. Comment créer une relation qui rime avec envie d’apprendre ? Les conflits sont au cœur des problématiques de ces jeunes : comment les gérer avec leur participation et autrement qu’en donnant des punitions ? Comment les faire participer à la vie de la collectivité, aux tâches, au respect, à la sécurité des lieux ?

Voir des jeunes reprendre confiance en eux, goût aux apprentissages et plaisir à être avec l’autre sont des valeurs prioritaires à l’AJL et ressortent dans ce documentaire.

J’avais l’impression qu’il me « regonflait » et me disait « Vous êtes sur la bonne voie. »

Allez au cinéma, profitez de ce moment et je reprendrais une des idées que soumet Edgar Morin durant ce film. Selon lui le monde aveugle plutôt qu’il n’élucide alors pour éviter cet écueil il faut élargir les façons d’apprendre de manière non compartimentée et en intégrant autant la théorie que le vivre ensemble.

Christine Meaux

Bénévole et Trésorière du Valdocco